[Jardin de l'Ecole normale supérieure de Lyon (site...

[Jardin de l'Ecole normale supérieure de Lyon (site Descartes)]
droitsCreative Commons - Paternité. Pas d'utilisation commerciale. Pas de modification.
localisationBibliothèque municipale de Lyon
technique1 photographie numérique : couleur
historiqueLes plantations du jardin de l'Ecole normale supérieure Lettres de Gerland s'achèvent pour les fêtes de Noël [2000]. Et avec elles prend forme un espace que ses concepteurs ont souhaité propice à la déambulation et à la rêverie. Un joyeux enchevêtrement de quatre cents variétés, de tailles et de formes différentes. Sous son air, pour l'heure, endormi, cet espace végétal, inspiré par le concepteur du parc Citroën, mêle habilement les zones thématiques et les lieux réservés au libre cheminement du corps et de la pensée. L'alignement est ici proscrit, jusqu'aux courbures des chemins et aux pierres dessinant de savantes découpes. C'est un désordre apparent que le promeneur découvre dans ce paysage reflet des saisons, supposé évoluer au rythme de la nature et de sa respiration.
historiqueEn concevant l'E.N.S. Lettres, l'architecte Henri Gaudin a imaginé "une sorte de cité. Cet ilot pouvant se regarder comme un tissu. On a tissé les bâtiments avec les espaces". Inspiré par le programme du concours qui faisait référence à l'idée de cloître, le concepteur du stade Charlety n'a pas oublié d'en faire "un lieu de déambulation et de discussion au sens médiéval du terme". Le jardin est donc un élément fondamental des lieux, un hommage à l'esprit de ce cloître, à la cour carrée favorisant les échanges et la promenade. Des salles d'enseignement aux salles de recherches et aux laboratoires jusqu'à la bibliothèque et au restaurant, l'étudiant comme le chercheur est sans cesse invité à traverser un jardin merveilleux. Les plantations se sont achevées pour Noël [2000]. Il manque aujourd'hui seulement la grande allée traversant l'espace et la prairie alentour qui seront mis en place en mars et avril [2001]. Avec audace, les concepteurs ont essayé de retrouver les combinaisons aléatoires de la nature : son joyeux enchevêtrement de variétés de tailles et de formes. On a disposé par exemple une végétation se développant sur diverses bases, arbres tiges, en plusieurs troncs. Le jardin de l'E.N.S. Lettres trace comme un écrin vert au cheminement de la pensée. Avec des espaces thématiques et des lieux réservés au libre vagabondage. L'alignement ici est proscrit, jusqu'aux courbures des chemins et aux pierres dessinant de savantes découpes. C'est un désordre apparent que le passant découvre dans le jardin du temps ou celui de la recherche, composé de bambous et de graminées. Ou s'il s'attarde devant les jardinets blancs, jaunes ou noirs pour lesquels les paysagistes ont dû jouer aussi avec la couleur des feuillages virant de l'argenté au presque foncé. Les usagers de l'E.N.S. Lettres verront pousser les boules de buis et le laurier thym du Portugal, les larges feuilles du paulownia du jardin des formes et pourront s'attarder sur les escaliers à papillons. Une dizaine de curieux édifices à trois marches permettent en effet de suivre le vol des insectes ailés attirés par des arbustes et vivaces spécialement mis en terre pour cette propriété comme le fameux budleya dit "arbre à papillon". Gilles Clément, paysagiste de renommée internationale qui travaille notamment pour la Ville de Lyon, et a réalisé entre autre le parc Citroën, a donc créé "un jardin comme on n'en fait plus" commente avec enthousiasme Paul Gouttenoire, pdg de la société de paysagisme Nature, chargé sur ce chantier de l'approvisionnement des plantes, de leur choix en pépinières et qui a assure 70% des plantations. "C'est un jardin comme je rêvais d'en réaliser un quand j'avais vingt ans". Aujourd'hui, les clients demandent un entretien facile et l'on choisit une alliance de végétaux simples, une base de buis, de rhododendrons et d'érables, comme sur la place des Célestins". Ici, il y a quatre cents espèces différentes, et Paul Gouttenoire a dû s'approvisionner dans toute l'Europe et, en particulier, en Hollande pour les bulbes, en Allemagne et en Italie pour y trouver, par exemple, les orangers du Mexique. Le jardin étant parsemé de plantes à la floraison variée, roses de Noël, ou mahonia charity, qui donne ses fleurs jaunes au mois de décembre, iris, géranium, cerisier à fleurs roses de Chine, pour offrir une palette colorée toute l'année. Pour réaliser le projet défini par Gilles Clément et le cabinet Acanthe, quatre sociétés se sont regroupées : Nature, mais aussi l'entreprise drômoise Laquet, spécialiste du terrassement, Green Style pour les sols stabilisés et le Jardin des Pierres Dorées. Le chantier représente un budget important dans ce type de travail : 11 millions de francs hors taxes. Hormis les particularités liées à la conception même, les sociétés ont dû affronter les contraintes dues à un chantier complexe. "Le plus difficile était de faire le jardin en même temps que l'E.N.S. Lettres se construisait", précise Paul Gouttenoire. La terre avant été tassée, par exemple, par les échafaudages des poseurs de vitres. "On a di rapporter de la terre et refaire ce que l'on avait cru achevé". Les compétences croisées des diverses sociétés peuvent se lire sur le terrain. On trouve des grandes dalles de deux tonnes mesurant plus de trois mètres de large, pour la terrasse du restaurant, un jeu de pierre de granit du Tarn (2800 mètres carrés) bordant les sentiers et des sols stabilisés dans les allées. Pour l'ensemble du jardin, 15.000 mètres cubes de terre végétale ont été nécessaires. "Nous avons été obligé de mettre la même terre partout, or nous avons quatre cents espèces différentes qui requièrent différentes qualités de terre avec plus ou moins de calcaire par exemple. Pour certaines plantes nous avons donc enrichi de compost". Le jardin de l'E.N.S. Lettres nécessitera beaucoup d'entretien, surtout au démarrage "car les espèces doivent prendre place, se combiner entre elles et l'on doit éviter la pousse de mauvaises herbes", précise Paul Gouttenoire. Par contrat les sociétés doivent assurer le suivi pendant un an et remplacer tout ce qui dépérit. Ensuite quatre ou cinq personnes seront nécessaires pour l'entretenir. Ce personnel était déjà présent sur le site de Fontenay-Saint-Cloud. Paul Gouttenoire semble ravi d'avoir travaillé sur ce jardin. "Il est intéressant de travailler avec des architectes différents, on est confronté à des styles particuliers, on met en terre de nouvelles espèces de plantes. Dans ce style, le jardin n a pas d'équivalent à Lyon. Et il promet au grand public qui peuvent apercevoir les 30.000 mètres carrés derrière les grilles de la clôture en attendant peut-être un système de visite organisée "qu'en 2002, il aura déjà l'air d'un très vieux jardin". Source : "La promenade enchantée " / Agnès Benoist in Lyon Figaro, 25 décembre 2000, p.1-2.
note bibliographique"Le chantier de l'E.N.S. fait des vagues" / François Sapy in Lyon Figaro, 20 décembre 2000, p.1 et [10]. - Le juste jardin / Paul Arnould, David Gauthier et Yves-François Le Lay, 2012 [BM Lyon, 6900 F JUS].

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